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Paris-Saclay, l’excellence sur un plateau

Réalisé par SOPHY CAULIER

L’ambition était de doter la France d’un grand pôle d’innovation scientifique et technologique de rang international, qui associe la formation, la recherche et le monde économique.
Une quinzaine d’années plus tard, le projet se matérialise sur le plateau de Saclay et les premiers succès sont au rendez-vous.

À première vue, Saclay est un village comme il y en a tant en Ile-de-France. À une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Paris, des maisons aux toits rouges, entourées d’un petit jardin, certaines avec piscine, s’organisent autour d’une mairie, d’un Café de la Place, d’une église, d’une médiathèque, d’un hôtel – un des bâtiments les plus hauts du bourg avec ses trois étages –, un cimetière à la sortie du village puis des champs et des bois… Il faut parcourir encore quelques centaines de mètres d’une route bordée de champs pour commencer à apercevoir les installations, les bâtiments et les chantiers, qui valent à cette petite ville de 4 500 habitants et au plateau qui porte son nom une renommée désormais internationale.

Car ce que l’on appelle aujourd’hui le « plateau de Saclay » désigne bien plus que ce village et les terres qui l’entourent.
Avec plus de 300 laboratoires de recherche publics, des milliers de chercheurs dans toutes les disciplines scientifiques, des dizaines de milliers d’étudiants dont plus d’un tiers venus du monde entier, des prix Nobel et des médailles Fields, plus de 100 startups créées chaque année, et la présence de grandes entreprises actives dans la plupart des secteurs économiques, Paris-Saclay a inscrit son nom sur la carte du monde des hubs d’innovation. Connu et reconnu à l’échelle internationale, le pôle Paris-Saclay est devenu l’un des principaux écosystèmes de l’innovation dans le monde, il rivalise désormais avec les hubs technologiques les plus réputés aux États-Unis, en Chine, au Royaume-Uni ou en Israël.

Si le projet a mis du temps à démarrer, il est en train de prendre forme et à bonne allure. En témoigne le nombre de bâtiments qui semblent tout juste sortis de terre, les blancs de la nouvelle faculté de pharmacie, les noirs de Centrale-Supélec, ceux tout de verre des centres de recherche de Servier ou de Danone. En témoignent aussi les cyclistes et les piétons qui circulent au milieu d’allées récemment dessinées où les arbres plantés de peu ne fournissent pas encore assez d’ombre, et le ballet des grues qui s’activent, ici pour le chantier de la nouvelle ligne aérienne de RER qui doit mieux desservir la zone d’ici à 2026, là pour une rue qui s’annonce commerçante, là encore pour ces futures résidences pas seulement d’étudiants et, plus loin, pour le nouvel hôpital qui ouvrira ses portes en 2024.

Pour atteindre l’objectif d’excellence fixé, il a fallu réunir des ingrédients de choix, atteindre une taille critique et imaginer une recette d’exception. Rassembler les ingrédients n’a pas été tâche facile. Si l’ambition de créer un pôle français scientifique et technologique d’envergure mondiale date du début des années 2010, plusieurs établissements ont longtemps traîné des pieds… Pas facile pour certains de quitter leurs locaux parisiens, même s’ils étaient devenus trop exigus! Pas facile non plus de faire converger les mentalités et les objectifs des grandes écoles et des universités autour de la nécessité d’innover ensemble pour affronter les grandes transformations en cours.

Après les atermoiements des uns et des autres, Emmanuel Macron est venu sur le plateau en 2017 et a entériné la création de deux « entités ». D’un côté, l’université Paris-Saclay, officiellement créée en janvier 2020, réunit les composantes de l’université d’Orsay et quatre écoles (AgroParisTech, CentraleSupélec, l’ENS et l’Institut d’Optique) ; de l’autre, l’Institut polytechnique de Paris (IP Paris), qui voit le jour en mai 2019, est composé de l’École polytechnique, l’Ensta, l’ENSAE, Télécom Paris et Télécom SudParis. Pour constituer le « cluster Paris-Saclay », s’ajoutent à ces deux piliers des plateformes et des grands équipements de recherche (Synchrotron Soleil, NeuroSpin, centre de calcul intensif…), ainsi que les organismes de recherche nationaux que sont le CEA, le CNRS, l’INRAE, Inria, l’Onera et l’Inserm.

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