C’est une marque très connue des bricoleurs, mais savez-vous d’où vient le nom V33? C’est celui du premier produit de l’histoire de ce groupe jurassien, un vitrificateur à parquet à appliquer au pinceau dont la dureté égalait celle du verre à 33%. Une révolution à l’époque dans ce secteur des sols.
Le bois est un élément essentiel dans l’histoire de l’entreprise créée en 1957, au cœur du Jura à Domblans à 12kilomètres au nord de Lons-le-Saunier, une région entourée de massifs. Les sites de production sont toujours là au milieu de la nature. V33 contribue d’ailleurs de manière proactive à la préservation des milieux naturels en favorisant la biodiversité végétale et animale avec des ruches.
Un homme est à l’origine de la saga familiale : Claude de Grivel, un ingénieur électronicien qui avant la Seconde Guerre mondiale, fabriquait des postes de radio.
Pour leur donner un plus bel aspect – une belle patine ambrée –, il avait inventé un vernis « Plastorlak ».
Après Claude, Christian, aux commandes de l’entreprise en 1976, fera entrer ses produits dans le circuit de la grande distribution, et élargira son domaine d’activité à la peinture. Le groupe V33 est aujourd’hui le leader français des peintures techniques et des produits pour bois.
Christian de Grivel, disparu en 2020 à l’âge de 83 ans, avait l’année précédente cédé les rênes de l’entreprise à Marie l’une de ses filles aujourd’hui présidente du directoire et fière de poursuivre l’œuvre familiale : « Je représente la troisième génération : après Claude, mon grand-père et Christian, mon père. » Sa sœur Loïse préside le conseil de surveillance de l’entreprise détenue par la famille via une société en commandite simple.
Outre V33, le groupe jurassien possède d’autres marques telles Libéron spécialisée en ébénisterie, Diamantine Expert pour le hard-discount ou Plastor pour la pose et la protection du travail du parquet.
Une forte culture d’innovation
L’ETI fabrique en moyenne 40 000 tonnes de produits par an avec plus de 20 000 références.
La nouvelle génération continue d’innover en consacrant près de 5% de son chiffre d’affaires à la R&D. Il y a plus de 40 ans, V33 avait révolutionné le monde des lasures avec un produit applicable en seulement deux couches contre trois auparavant. Dans la même veine, une peinture professionnelle très résistante aux taches a été codéveloppée avec DuPont. Le groupe a même inventé une peinture insonorisante grâce à des microbilles qui créent un coussin d’air permettant de réduire les nuisances sonores.
«Nous sommes des “formulateurs”, c’est-à-dire des créateurs et des optimisateurs de formules. Il faut partir de l’existant et essayer d’aller toujours plus loin !
Nous essayons d’agir comme une startup », explique Marie de Grivel.
Un groupe actif à l’international
Aujourd’hui, la société de 700 salariés (dont une centaine hors de France), réalise 250 millions d’euros de chiffre d’affaires dont presque le tiers à l’export. La société a sept filiales à l’étranger – Pologne, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Russie.
D’ailleurs, dans ce pays, V33 a dû faire face à un défi considérable comme l’explique Marie de Grivel : « La taille du pays est un enjeu en lui-même. On doit jongler avec des difficultés logistiques dans l’approvisionnement, liées aux distances importantes mais aussi au climat, avec l’obligation de travailler l’hiver avec des camions à température contrôlée pour éviter le gel de nos produits. »
Autre cap dessiné par la présidente : le e-commerce. « Le digital nous permet d’être plus proches de nos consommateurs. À ce jour, nous disposons d’une chaîne de préparation entièrement dédiée au e-commerce et distribuons nos produits via nos propres sites. »
