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L’auto-route des animaux

Photos Vinci

L’idée des écoponts est née du constat, établi dans les années 1970, que les infrastructures linéaires de transport (lignes LGV, autoroutes, etc.) représentaient une barrière pour la faune.

BRASSAGE DES ESPÈCES

Cette incapacité de la population animale à passer outre l’obstacle routier peut avoir des conséquences sur la perpétuation même de l’espèce dans les espaces naturels proches de ces axes, notamment par la consanguinité induite par le manque de brassage génétique.
Cette menace, qui touchait surtout les grands animaux, est ainsi évitée par les passages à faune, permettant à cette dernière de circuler librement sans risque de collision avec les activités humaines de transports.

GARANTIR L’UTILISATION PAR LA FAUNE

La construction d’un écopont nécessite une étude, menée par un écologue, sur l’impact de l’axe routier sur le milieu naturel qu’il traverse. Autrefois ajoutée à l’infrastructure a posteriori, l’édification des écoponts est aujourd’hui décidée en amont du projet d’autoroute, et incluse aux travaux dès le départ. Cela réduit les coûts de la structure, tout en l’intégrant mieux au projet, permettant in fine une meilleure acceptation du changement d’environnement par la faune locale.
Des stratégies de plantation d’essences d’arbres spécifiques favorisent l’attrait qu’ont les animaux pour ces passages, et garantissent ainsi leur usage.

DES MATÉRIAUX ADAPTÉS AUX POPULATIONS ANIMALES

L’étude de l’écologue permet de déterminer l’emplacement idéal de l’écopont en fonction de la topographie et des espèces présentes. Leur variété nécessite alors divers aménagements pour garantir une traversée sans danger: pelouse pour les petits animaux, haies d’arbustes à destination des cervidés, et même des andains (disposition de pierres et d’autres matériaux au sol) pour que le passage des batraciens, reptiles et autres rongeurs, ne soit pas trop exposé aux oiseaux de proie. Les palissades de bois, utilisées pour rendre la route invisible aux animaux, servent même d’appui à l’écho du sonar des chauves-souris !

ANIMAUX SEULEMENT !

Ces structures de 25mètres de large en moyenne sont strictement réservées aux animaux : toute présence humaine, même lors d’un bref passage, réduit drastiquement la fréquentation de l’écopont du fait de l’odeur qu’elle diffuse. Moins visibles (et dix fois plus nombreux) que les structures dites « supérieures » que nous voyons, des passages « inférieurs », sous l’autoroute, complètent ces écoponts pour assurer le déplacement du plus grand nombre d’animaux possible.
Pour inciter la faune à emprunter ces structures, tous les moyens sont bons :
mares d’appel placées à quelques dizaines de mètres, grillage à longer pour les grands animaux, maillage adapté aux reptiles et batraciens, etc.

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