Réalisé par ÉTIENNE THIERRY-AYMÉ
« C’est quoi une ville low-tech ? » Cette question nous l’avons posée aux deux principaux spécialistes du sujet aujourd’hui en France, l’architecte et urbaniste, Nils Le Bot, qui s’intéresse à la prospective urbaine depuis une bonne dizaine d’années, et Cristina Lopez, économiste de l’environnement, qui étudie notamment les confluences entre technologie, économie et croissance verte.
Nils Le Bot et Cristina Lopez : deux experts à qui l’on doit en partie la conceptualisation de la low-tech appliquée à la ville. « La ville low-tech » ? Un concept ou plutôt le produit d’un nouvel urbanisme, « l’urbanisme de discernement », expliquent les chercheurs. En amont comme en aval, une démarche systémique qui cherche à repenser la ville dans un environnement plus global, un contexte de ressources finies, et vise à replacer les justes besoins humains au centre de l’urbanisation… Un utopisme ? Un pragmatisme ? Bientôt une réalité ?
« low-tech », littéralement basses technologies ou « technologies douces », deux mots pour désigner des objets ou des services qui intègrent la technologie selon trois grands principes, une technologie « utile, accessible, durable », souligne le Low-tech Lab, le programme de recherche et de documentation qui, depuis dix ans, recense et partage les initiatives en matière de technologies low-tech (lowtechlab.org) afin de donner à chacun l’envie et les moyens « de vivre mieux avec moins ». La « low-tech », une philosophie qui s’est d’abord construite par opposition au « high-tech », mais qui n’est pas en soi technophobe, puisqu’elle se veut avant tout une démarche critique vis-à-vis de la technologie, en posant le principe du discernement et de l’utilisation optimale des technologies…