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Bio-UV, un champion mondial du traitement de l’eau

Réalisé par VINCENT POIRIER

Photos LIONEL GUERICOLAS

Bio-UV Group est le leader européen du traitement de l’eau et de surfaces par ultraviolets et par ozone. Une spécialisation qui permet à cette entreprise de l’Hérault de tirer son épingle du jeu en pleine crise sanitaire et de profiter de nouvelles normes internationales pour le traitement des eaux de ballasts. Il ambitionne aussi de devenir le n°1 français sur le marché des piscines.

BENOÎT GILLMANN :  PDG fondateur de Bio-UV

Savez-vous que la France devance l’Espagne en nombre de piscines privées, presque 3 millions – 1 pour 25 habitants ?
C’est une tendance qui s’est accélérée avec les différents confinements « Les gens ne voyageant plus, ils ont dépensé de l’argent chez eux, et donc dans leur piscine », confi e Benoît Gillmann, PDG fondateur de Bio-UV. Voilà qui tombe bien pour cette entreprise de Lunel dans l’Hérault qui a lancé un nouveau système de désinfection de l’eau des piscines, baptisé O’Clear.

« Les gens ne voyageant plus, ils ont dépensé de l’argent chez eux, et donc dans leur piscine. »

Un retour aux sources pour ce géant français, qui dès sa création en 2000 s’est spécialisé sur le traitement des piscines privées sans chlore par UV. Et ce n’est pas fi ni car Bio-UV a racheté, l’automne dernier, Corelec, spécialiste du traitement de l’eau de piscine par électrolyse de sel, qui permet d’éviter l’utilisation du chlore. Son objectif désormais : devenir le leader français sur le marché de la piscine privée en France.

Benoît Gillmann, âgé aujourd’hui de 65 ans, est un self-made man par excellence. La quarantaine passée, il équipe sa propre piscine d’un système UV artisanal. Le résultat est sans appel : le traitement par ultraviolets éradique les micro-organismes. Une eau saine et pure sans chlore : le concept est lancé en France et en Europe. Un domaine d’expertise qui l’amène à recevoir ensuite un agrément officiel du ministère de la Santé pour les piscines publiques.

Traitement par ultraviolets, quèsaco ?

Les ultraviolets sont le résultat de la lumière invisible émise par le soleil. Ce sont ces mêmes UV dont la crème solaire doit nous protéger. Un phénomène naturel qui est reproduit à l’intérieur des réacteurs des gammes Bio-UV grâce à des lampes puissantes.

Pour simplifier, on utilise la lumière à une longueur d’onde particulière pour lui faire pénétrer et détruire des particules nuisibles. Un moyen qui n’utilise pas de produits chimiques, qui n’altère pas la qualité de l’eau et ainsi, ni sa couleur, son odeur ou son goût.

Outre les piscines, Bio-UV traite aussi les aquariums, les eaux usées dans l’industrie, et l’aquaculture.

L’entreprise de Lunel a imaginé, l’an dernier, une gamme d’appareils composés de lampes pour désinfecter en quelques secondes les surfaces de tous les virus et bactéries, le Covid particulièrement. « Dans une salle de réunion qui fait 100 m2, si vous voulez désinfecter la nuit ou entre deux réunions, on va positionner une colonne, un bio scan 3D, qui va désinfecter la pièce en 30 minutes » explique son PDG La chaîne d’hôtels Kempinski a fait appel à elle. À terme, elle ambitionne de s’attaquer au problème des infections nosocomiales dans les hôpitaux.

Une progression exponentielle grâce à l’eau

L’entreprise cotée connaît une forte croissance. Outre le Covid, son succès s’explique selon Benoît Gillmann par les besoins en eau croissants pour une population mondiale qui grossit.

La PME s’est fait un nom à l’international depuis dix ans avec Bio-Sea, son process qui traite avec le même principe les eaux de ballasts, ces réservoirs d’eau  de grande contenance, destinés à être remplis ou vidangés d’eau de mer pour optimiser la navigation des bâtiments.

L’organisation maritime internationale (OMI), émanation de l’ONU, a validé son invention, ce qui a boosté ses ventes notamment auprès des garde-côtes américains.

Les enjeux sont considérables car le choléra peut se transporter de cette façon. Une nouvelle réglementation internationale va imposer d’ici à 2024 le traitement des eaux de ballasts – des yachts jusqu’aux porte-containers – afin qu’on ne verse pas dans un port, une eau provenant d’un autre port, qui ne soit pas conforme. 50 000 navires sont concernés. Bio-UV a signé avec les plus gros armateurs Louis Dreyfus CMA-CGM.

Le groupe qui fait partie du top 5 des premières entreprises mondiales dans le domaine des UV réalise 70 % de sa trentaine de millions d’euros de chiffre d’affaires à l’international.

Objectif : 60 millions en 2024. C’est bien parti après la belle croissance l’an dernier, de quoi satisfaire Benoît Gillmann en bon capitaine de navire.

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