Le Groupe Omerin est le leader mondial des fi ls et câbles spéciaux pour du très froid jusque -200° ou du très chaud +1 400°. Créée en 1959, la société auvergnate équipe aussi bien fours, avions de chasse et trains. Ses ventes ne cessent de s’envoler.
C’est une formidable saga familiale comme souvent dans les belles et grandes entreprises de nos régions. L’histoire remonte en 1906 avec la création par Jacques Omerin, au départ meunier mais allergique à la farine, de Tresses et Câbles d’Auvergne (TCA) à Ambert dans le Puy-de-Dôme, une ville qui fut au siècle dernier capitale mondiale de la tresse, pour l’habillement ou la décoration. La petite entreprise fabriquera des rubans et lacets pour les soyeux lyonnais.
Une activité plus franchement rentable au point qu’après la Seconde Guerre mondiale, Michel Omerin, le grand-père de l’actuel PDG, sonnera l’heure de la diversifi cation en passant du tressage du coton au tressage de la fi bre de verre, appliqué à l’isolation électrique – les cuisinières, les fours. Bon choix : le début des années 1960 est aussi celui de l’explosion de l’électroménager.
Un entrepreneur-vendeur innovant
Aujourd’hui aux mains de Xavier Omerin, entré en 1985 comme directeur commercial, la société est devenue le premier fabricant mondial des fi ls et câbles isolés en silicone, premier tresseur européen de fi l de verre, premier fabricant français de câbles de sécurité incendie et éléments chauffants souples.
On va retrouver ses produits sur des joints de portes de fours, des gaines antifeu, les câbles du Laser Mégajoule (LMJ) de Bordeaux simulant les essais nucléaires, ceux qui servent à la traction des TGV, mais aussi les fi ls des panneaux solaires et sous les océans. Ses clients sont aussi bien SEB, Alstom, Bombardier, et Bosch. Des clients aux exigences des plus pointues, à la hauteur de leur réputation.
Sa force, c’est de pouvoir s’adapter et résister aux températures les plus chaudes ou les plus froides. L’entreprise auvergnate est présente dans les pôles – pôle Nord et pôle Sud avec des câbles servant à transmettre des datas. Omerin fabrique des systèmes de réchauffement pour combattre le gel, le long des rails et des aiguillages en hiver. Xavier Omerin en est très fi er, lui qui se présente comme un entrepreneur-vendeur. Son credo : sentir les mutations du marché, s’adapter en temps réel et convaincre ses interlocuteurs de la qualité de ses produits.
« C’est le client et le terrain qui nous donnent de la matière pour réfléchir ensuite à l’innovation », explique-t-il.
Intensification de la politique RSE
Exigence, savoir-faire, innovation, technologies de pointe, ou encore investissements humains et matériels sont les leitmotivs du groupe familial présent dans plus de 120 pays. C’est ce qui permet à l’entreprise de développer des produits toujours plus performants dans ses secteurs d’activités grâce à l’utilisation de matériaux haute performance tels que les silicones, les fibres minérales ou les fluoropolymères.
Même si la crise sanitaire est passée par là, Omerin a su y faire face. « Notre chance, c’est d’avoir lancé des investissements importants pendant cette crise », se réjouit Xavier Omerin.
En pleine pandémie, il fait le choix d’acheter les matières premières à bas coûts, anticipant la sortie de crise. Une stratégie payante qui permettra au groupe d’échapper à la pénurie de matières premières. L’entreprise a aussi profité du Covid pour intensifi er sa politique RSE, et poursuivre la réduction de son empreinte carbone avec des investissements lourds en énergie solaire photovoltaïque. « On arrive aujourd’hui à 20 % d’autonomie énergétique. On vise les 35 à 40 % d’ici à trois ans », ambitionne le dirigeant du groupe.
Omerin est aussi en pleine rénovation de ses bâtiments, allant de l’isolation aux changements de LED par exemple.
D’importants travaux en bordure de la Dore sont également entrepris pour garantir la propreté de la rivière.
« En termes de politique interne, on accompagne au mieux nos 1 700 salariés.
Surtout dans la transmission du savoir-faire. L’idée c’est que le jour où les anciens partent, on ne se retrouve pas démunis », anticipe encore et toujours Xavier Omerin. Car comme ce dernier le disait en 2018, année où il a reçu le 1er prix national de l’Entreprise familiale organisé par EY : « Ce sont les hommes et les femmes qui font l’entreprise, ce sont eux aussi qui la défont. C’est dans l’attitude quotidienne que tout se joue. »
C’est avec cette mentalité qu’il remplit ses objectifs, dont celui d’avoir atteint un chiffre d’affaires 2021 de 260 millions d’euros, dont presque la moitié à l’international.
