Retenez bien ces deux couleurs : rouge pour reboucher et bleu pour lisser. Celui qui a inventé ce système de codification français, c’est Toupret, l’inventeur des enduits de préparation des murs et des plafonds, prêts à l’emploi, comme son nom l’indique. C’est le leader en France. Une idée géniale sortie en 1938 de l’imagination de Désiré Jardin qui conçoit une poudre à base de carbonate et d’adjuvants que l’on délaye pour faciliter le travail du peintre sur tous les chantiers. À cette époque, les artisans fabriquaient leur propre enduit.
Le carbonate de calcium est un minéral naturel présent dans le calcaire qu’on va trouver dans la craie, le quartz, le marbre, le plâtre, mais aussi les coquilles d’œufs.
La famille Jardin est encore là dans l’entreprise de Corbeil-Essonnes.
En poudre, en pâte, les enduits s’adaptent à toutes les surfaces sur les chantiers. «Le cœur de notre marché c’est le peintre décorateur. Mais dans les faits, on s’adresse à tous les corps du bâtiment comme l’électricien une fois qu’il a mis les câbles», constate avec enthousiasme Gary Haworth, le directeur général de Toupret.
La gamme s’adresse en effet à tous les profils, du bricoleur du dimanche, aux professionnels pour les deux tiers de ses ventes – peintres, plâtriers, plaquistes. Le marché de la rénovation est l’activité principale. Championne sur son marché, l’entreprise emploie aujourd’hui 200 salariés pour un chiffre d’affaires 2020 de près de 62 millions d’euros.
80 ans d’innovations
« Nous sommes tout le temps en train d’innover », s’exclame le patron de Toupret, avec son léger accent anglais charmant.
L’entreprise concevra notamment en 1960 les premiers enduits pour la préparation et la réparation des façades : « Nous avons une équipe de R&D de 10 personnes, et nous investissons chaque année 4% du chiffre d’affaires dans la recherche. »
Résultat : un produit sur quatre n’existait pas il y a encore trois ans. Toupret veut coller au plus près des préoccupations du moment, la santé et le bien-être par exemple. « Nous avons conçu Saneo®, un enduit dépolluant qui capte et détruit les formaldéhydes pour purifier durablement l’air intérieur et éviter une pollution intérieure très nocive. » Toujours dans cette direction, Toupret a conçu des emballages propres qui suppriment la poussière dans les rayons ou les transports.
Cap vers la chimie du végétal
L’environnement bien-entendu est au cœur aussi de sa recherche. La nouveauté de cet automne c’est l’accélération vers la chimie du végétal. Si le carbonate et le gypse sont des matières d’origine naturelle, les adjuvants ne le sont pas toujours. D’où cet effort pour faire émerger des matériaux biosourcés et écoresponsables issus de la biomasse végétale et animale. Et Gary Haworth avec sa bonne humeur est fier de l’annoncer à l’occasion de Batimat en ce mois d’octobre 2022: « Nous avons mis au point une matière première naturelle à base des produits de la mer comme les coquillages qu’on va utiliser dans nos produits dès la fin de cette année. »
Toupret pense aussi aux utilisateurs.
L’entreprise a eu l’idée, il y a deux ans, d’utiliser des pulvérisateurs de peinture Graco pour projeter des enduits en changeant la buse, rendant la tâche plus facile.
Ce souci de prendre soin des hommes et des femmes – clients comme collaborateurs – se retrouve sur les différents sites ultra-modernes et digitalisés, l’historique à Corbeil-Essonnes, à Tigery dans le même département, à Estivareilles dans la Loire et en Espagne.
Recours au lean manufacturing
Le fabricant d’enduits a en effet mis en place il y a deux ans un système de lean manufacturing, cette méthode de management inspirée par Toyota visant à l’amélioration des performances de l’entreprise.
« On regarde si l’usine est propre et bien rangée. Chaque matin a lieu un brief de 10 minutes sur les problèmes et priorités du jour et pour responsabiliser les opérateurs du terrain », explique le directeur général qui a mis en place un référent lean sur chaque site et un comité de pilotage afin d’offrir toujours plus de valeur au client.
D’ailleurs le nouveau hub logistique permet d’assurer un stockage jusqu’à 17000 palettes et de répondre quasi aussitôt aux clients en France comme à l’international. L’international justement. Le groupe réalise près de 30% de son chiffre d’affaires en dehors de France au travers de ses cinq filiales au Royaume-Uni, au Benelux, en Suisse, en Espagne et en Pologne. Signe de reconnaissance : Gary Haworth a été nommé, il y a à peine un an, conseiller du commerce extérieur de la France.
